Cet article est paru dans le magazine de RES VZW, association des anciens élèves des masters en immobilier.
Vers une nouvelle norme d'investissement ?
Le secteur de l'immobilier ne reste pas immobile. De nouvelles technologies et formules apparaissent avec la régularité d'une horloge. L'un d'eux est l'utilisation de jetons pour investir dans l'immobilier. Edgar Warmoes d'Immotokens, la première société à proposer cette formule dans notre pays, et Wouter Neven du cabinet d'avocats Lydian nous l'expliquent.
Edgar Warmoes : "Nous divisons virtuellement le bien d'investissement en petites parties, où vous, en tant qu'investisseur, achetez le nombre de parties que vous voulez, sous forme de jetons. Nos jetons sont des NFTs, ce qui signifie jetons non finançables. Cela signifie qu'ils représentent des actifs, en l'occurrence des biens immobiliers. En échange, vous recevez une partie des revenus locatifs et une partie de la valeur de vente lorsque le bien est vendu, et vous participez aux frais. Pour la sécurité et l'automatisation, nous utilisons la technologie blockchain. En théorie, nous n'avons pas besoin de cette technologie, mais elle nous facilite grandement la tâche. Si, par exemple, 10 000 personnes investissent, vous pouvez utiliser cette technologie pour les orienter dans la bonne direction, les automatiser et les sécuriser."
Pioneer
Cette technologie est utilisée à l'étranger depuis un certain temps, mais en Belgique, Immotokens est le premier à s'y lancer.
Wouter CousinsLe grand défi était de qualifier les Immotokens et de les intégrer dans le cadre légal. Nous avons réussi. Techniquement, les jetons sont une sorte d'instrument de financement de la dette, comparable dans une certaine mesure aux certificats immobiliers. Le détenteur d'un jeton devient le propriétaire d'un bien immobilier virtuel. Juridiquement parlant, la partie qui émet les jetons - l'émetteur de jetons - reste le propriétaire du bien et le détenteur de jetons en est le bénéficiaire effectif. Certains droits personnels sont attachés à l'accord, mais aucun droit commercial. Il s'agit d'une conséquence du droit belge des affaires. Si vous avez des droits de propriété sur un bien immobilier, vous devez toujours passer devant le notaire et payer des droits d'enregistrement pour le rendre opposable aux tiers. Or, avec cette construction, il est impossible de faire passer tous ces "copropriétaires" par le notaire lors d'un achat ou d'une vente."
Solution
Malgré le fait que la formule - en tout cas dans notre pays - n'en est qu'à ses débuts, la croyance en l'avenir est grande. Edgar Warmoes : "Nous avons commencé par un bâtiment et les suivants sont déjà en attente. Nous n'excluons pas les collaborations avec des développeurs de projets intéressés, par exemple. Je pense que cela pourrait devenir une nouvelle norme. Le nombre d'options permettant aux gens de faire quelque chose de leur argent s'est considérablement réduit. L'immobilier est inabordable pour beaucoup, un compte d'épargne ne rapporte plus rien, le marché boursier est incertain. Notre formule peut offrir une solution à de nombreuses personnes. Non seulement vous pouvez vous lancer avec un budget limité, mais il y a aussi l'avantage de la diversification, qui ne doit pas être sous-estimé. Il vaut mieux investir un peu dans 10 biens que de tout mettre dans un seul bien. Vous avez aussi beaucoup moins de soucis. Vous ne devez pas chercher vous-même un bien ou des locataires et nous nous chargeons de la gestion professionnelle." Wouter Neven reprend la main : "Un avantage supplémentaire par rapport à l'achat immobilier classique est qu'en tant que détenteur de jetons, vous êtes largement informé des risques éventuels du bien. Ce n'est certainement pas toujours le cas lorsque vous achetez un bien immobilier de manière traditionnelle. Les contrats offrent également une grande sécurité.
Liquidité limitée
Comme il n'existe pas encore de marché secondaire pour les jetons, la liquidité des Immotokens reste limitée pour l'instant. Cependant, nous y travaillons également. Edgar Warmoes : "Nous travaillons sur une plateforme de revente active, où vous pouvez vendre vos jetons et où nous mettons à disposition notre base de données d'investisseurs. Je crois en ce concept, car vos indices de rendement locatif et vos jetons ont effectivement plus de valeur après, disons, cinq ans."
